Fiche du livre:Titre : Tanael et le livre de vie
Saga : non
Auteur : Matthieu Dauchez
Genre : Roman, jeunesse, religion
Nombre de pages: 320
Editeur: Plein vent
Quatrième de couverture:
Ânjo est un jeune adolescent qui vit seul dans les quartiers pauvres de
Manille. Il y croise un curieux garçon, Tanael, qui vient d'on ne sait
où et surgit toujours quand on ne s'y attend pas. Pourtant, Ânjo
découvre en Tanael un ami indispensable pour surmonter les situations
extrêmes auxquelles il se trouve quotidiennement confronté : violence,
solitude, injustice. Toujours accompagné de sa Bible, Tanael provoque un
dialogue qui donne toutes les clés aux jeunes âmes pour grandir et
vivre en ce monde, mais surtout y découvrir Dieu si proche de chacun de
nous...
Pour son roman, Matthieu Dauchez s'est inspiré d'histoires presque
toutes vraies, seul Tanael est un personnage imaginaire... et encore...
Mon avis:
Je remercie les éditions Plein vent
et Babelio pour m’avoir offert ce livre à l’occasion de la masse critique de
Babelio.
(Pour un avis court, vous pouvez
regarder uniquement les derniers paragraphes).
J’ai souhaité découvrir ce livre,
Tanael et le livre de vie pour 3 raisons :
-
Voir comment l’auteur
arrivait à concilier intrigue et message
-
En apprendre plus sur la
foi catholique
-
Comprendre pourquoi la
souffrance existe-t-elle, a fortiori le mal fait aux enfants (et pour tout dire
c’était ma motivation principale)
Voir comment l’auteur arrivait à
concilier intrigue et message
L’intrigue est plutôt simple. La quête de la sœur du personnage principal pousse
le lecteur à poursuivre sa lecture.
Je pense que le jeune lecteur
pourra assez rapidement s’attacher à Ânjo. La lecture est assez fluide. Les
chapitres ne sont pas trop longs, ni trop court. L’auteur ne tombe pas dans le piège d’un
vocabulaire simpliste et enfantin comme c’est le cas dans trop de livres
jeunesse mais le vocabulaire reste accessible. Mais attention à réserver à de bons lecteurs
quand même (300 pages) !
Les personnages secondaires sont
ponctuels et on ne les découvre pas trop en profondeur, mais cela s’explique
par le choix de l’auteur de rester concentré sur Ânjo et par la particularité
de ce livre. Donc cela ne pose pas de problèmes.
Mon seul petit regret est d’avoir compris
si vite qui est Tanael, c’était cependant probablement inévitable. Peut-être
que laisser planer le mystère un peu plus longtemps permettrait d’attiser la
curiosité du lecteur plus longtemps.
En soi, j’ai trouvé que l’auteur a
trouvé un assez bon équilibre entre récit de l’intrigue et
conversations/remarques spirituelles. Les deux premiers tiers du roman sont
passés très facilement.
Le dernier tiers du livre m’a paru
moins clair et plus lourd. Mais peut-être est-ce aussi parce que le climat
devient plus difficile émotionnellement.
Pendant la lecture des derniers chapitres, j’étais partagée entre l’impression
que les évènements allaient « trop vite » et pourtant j’avais le
sentiment que l’attente était trop longue.
Certains points apportés peuvent
être difficiles (violence, souffrance), l’auteur ne rentre certes pas trop
dans les détails mais il demeure que ce roman ne devrait pas être conseillé
avant 12 ans (plus ou moins selon la maturité de chacun).
Petit point en plus : les illustrations
sont agréables. Elles apportent une
pause appréciable. Accompagnées d’une citation, elles permettent de se rappeler
de ce point et de s’interroger sur ce qui a été abordé dans le chapitre.
En apprendre plus sur la foi
catholique
Il est difficile de commenter des
opinions que l’on ne partage pas. Mais puis-je vraiment faire une critique sans
parler du fond ?
Je ne suis pas chrétienne et je n’ai
jamais étudié le catéchisme. Trop
souvent, j’ai eu l’impression que la présentation de la foi catholique était
trop centrée sur l’étude de la vie de Jésus. Ce n’était pas ce que je
recherchais.
En ouvrant ce livre, j’espérais
trouver des éléments sur la foi catholique pour des points essentiels et j’ai
été satisfaite. Les questions essentielles
(je pense que quasiment tout le monde se pose ces questions un jour) ont été
abordées :
-
Qui est Dieu selon la Bible ?
A quoi il correspond ? Comment le qualifier en peu de mots ?
-
Quelles preuves ?
Faut-il des preuves ?
-
Qu’est-ce qui différencie l’humain
des animaux pour qu’il soit guidé et pas eux ?
-
Pourquoi Dieu s’intéresserait-il
à nous ?
-
Pourquoi la souffrance
existe-t-elle ? Pourquoi le mal ?
-
Selon quels principes
doit-on vivre (très très sommairement) ?
-
Pourquoi prier ou penser ne
suffit pas ? Pourquoi faut-il agir aussi ?
-
Différence entre espoir et
espérance (passage évoqué à la fin et j’ai beau l’avoir relu plusieurs fois, je
n’ai pas compris ce que l’auteur voulait dire par là…).
Franchement merci, c’est agréable
de voir enfin ces questions traitées de manière accessible. Plutôt que de nous
assommer directement avec de longs récits anciens (bien trop prématurés quand
on se questionne sur le sens de la vie).
Certes, je ne suis pas d’accord
avec beaucoup de réponses apportées par l’auteur. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir
apprécié que l’auteur aborde toutes ces questions et d’y avoir répondu, avec
son point de vue, de manière assez claire en règle générale (sauf pour la fin).
Comprendre pourquoi la
souffrance existe-t-elle, a fortiori le mal fait aux enfants
Alors là, je dois dire que ça a été
une très grande déception.
Je ne peux pas vraiment en blamer l’auteur
puisque ce sont ses opinions (et on était prévenu dès l’origine par le
caractère catholique de l’ouvrage)…
Réfléchir, la raison est
fondamental pour moi. Il m’est strictement inconcevable de m’expliquer que l’humain
est un être qui cherche le sens partout et deux secondes plus tard me dire qu’une
chose aussi importante que la souffrance n’a pas de sens, pas d’explication.
En fait, ce roman m’a permis de
comprendre qu’a priori pour les catholiques la foi n’est possible qu’avec le cœur.
Ce qui est bien insatisfaisant pour moi qui est convaincue que la raison a
autant de place que le cœur pour affermir sa foi.
L’auteur ne nous propose donc pas d’explication
à la souffrance, mais seulement une réponse : pardonner.
Si la réponse peut-être justifiée,
encore aurait-il fallu que l’on précise que le pardon n’est possible que si l’acte
de mal a cessé et que le pardon sans que la personne fautive regrette ne permet
pas de mettre fin au mal mais au contraire parfois encourage la personne à l’origine
du mal à poursuivre ses actions puisqu’elles demeurent sans conséquence… Certes c’est bien d’apprendre que la vengeance
et la colère sont inutiles et qu’en fait cela détruit plus la victime qu’autre
chose. Mais il y a une différence entre ne pas hair, ne pas se venger d’un côté
et pardonner d’un autre côté.
Résumé :
Pour la forme et l’intrigue, je
dirais que l’auteur s’en sort bien. Ses
choix peuvent se justifier, donc je n’ai rien à redire. Il n’y a certes pas
beaucoup d’actions (ce n’est pas le genre de ce livre), mais la lecture reste
agréable et fluide.
Par rapport au fond, l’auteur m’a
permis de comprendre les réponses de la foi catholique aux questions
essentielles que l’on peut se poser sur le sens de la vie. Ce livre peut donc
être une bonne approche si on veut partager ces réponses.
De plus, si vous cherchez une
explication à la souffrance et au mal, passez votre chemin vous n’en trouverez
pas dans ce livre.
Pour conclure, à titre personnel,
puisque je ne rejoins pas l’auteur sur pas mal de choses, je ne conseillerai
pas ce livre à des jeunes ados ni aux personnes que je sais ne pas arriver à
faire le tri entre ce qui est à garder ou non.
Cependant, ce livre est assez bien
écrit, facile à lire et présente certaines idées intéressantes. Il pourrait
donc être conseillé :
-
Par des parents catholiques
qui veulent initier leurs ados à leur foi
-
Aux curieux qui veulent
saisir facilement et avec plaisir certains points essentiels de la foi
catholique
-
A tous ceux qui s’interrogent
sur le sens de la vie et qui aiment accumuler les points de vue différents (à
compléter donc avec d’autres philosophies).
Dans tous les cas, quelques
conseils pour la lecture :
-
Pour les jeunes adolescents :
être accompagné, poursuivre le dialogue en parallèle du livre, approfondir avec
d’autres sources et d’autres points de vue
-
Pour tous : lire d’autres
points de vue
-
A lire doucement,
tranquillement. Prendre son temps pour digérer chaque chapitre. Ne pas lire le
roman d’une seule traite, mais plutôt comme Ânjo (et comme l’auteur le rappelle
en fin d’ouvrage), découvrir question par question, réfléchir et laisser
évoluer sa pensée avec le temps.
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